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Sound of Berlin : Rencontre avec les GURLZ en coulisse

Cette publication est également disponible en : Anglais Espagnol

Intro

Dans le vaste univers de la musique électronique, une rencontre avec deux femmes aussi passionnées et déterminées que Virna et Itzel est une rareté à savourer. Leur contribution pour le label Sound of Berlin est loin d’être négligeable. Virna, en tant que product manager, et Itzel, l’une des moitiés du duo qui se consacre aux A&R ont su insuffler leur passion dans leur travail, apportant une nouvelle dimension au son berlinois et le propulsant sur la scène internationale. Leur vision singulière ? Mettre en avant la scène électronique de Berlin, donner une voix aux nouveaux talents et célébrer les artistes déjà établis. Plonge au cœur de leur univers et laisse-toi emporter par les pulsations envoûtantes de la capitale allemande.

Section 1 – Présentation et contexte :

Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours avant la création de Sound of Berlin ?

Itzel: L´idée du label Sound of Berlin est né suite à la sortie d’un documentaire du même nom en 2018, commissionné par Embassy One (autrefois Ministry of Sound – Allemagne) en partenariat avec Apple Music. Nous avons fait appel à Marc Houle pour la production de la bande sonore et avons également invité des artistes internationalement reconnus, pionniers de la scène électronique tels que: Dimitri Hegemann (Trésor,) Dr. Motte (Love Parade,) Juan Atkins (DJ,) Pan-Pot (DJs,) Monolink (Producteur), entre autres afin de raconter l’histoire de la scène berlinoise. A la suite de quoi nous avons décidé de créer un sous-label du même nom pour mettre en lumière la scène électronique berlinoise.

Comment avez-vous découvert la musique techno pour la première fois et quels ont été vos premières influences et artistes techno préférés ?

Pour moi (Itzel – A&R) j’ai découvert la musique électronique par le biais de bandes originales de film et de compositeurs tels que Clint Mansell. Disons qu´en ce moment j’écoute beaucoup d’artistes techno différents et c´est un peu difficile pour moi de me fixer car mes goûts évoluent. Mais je dois dire qu´un de mes duos préférés restera toujours Artefakt, avec qui nous avons eu la chance de collaborer à l´occasion de notre cinquième sortie. 

Virna: En ce qui me concerne, c’est un peu une histoire de famille… Je me souviens que la fille du meilleur ami de mon père, Clémentine, organisait des free parties lorsque je devais avoir entre 6 et 8 ans. C’était l’époque où l´on offrait encore des CDs comme des produits de grande consommation. Pour son anniversaire, Clémentine a offert à mon père le tout premier album d’Amon Tobin (sous son alias Cujo) –  Adventure in Foam. C’était mon premier pas dans l’ambient, le trip-hop et l’IDM. A l´heure actuelle, j’écoute toujours Amon Tobin et j’aime toujours le trip-hop, l’ambient, l’IDM mais aussi de la musique d’avantage orientée clubbing.

Quelle est la mission ou la vision de Sound of Berlin ?

I : Avec Sound of Berlin, nous souhaitons promouvoir la scène électronique berlinoise, représenter, non seulement les artistes déjà établis, mais aussi offrir plus de visibilité et une plateforme aux artistes émergents. 

Section 2 – Scène Techno et Sound of Berlin :

Comment voyez-vous le rôle de Sound of Berlin dans l’évolution de la scène techno de Berlin ?

V: Si l´on pousse l’idée au maximum: j’aimerais qu’à terme Sound of Berlin soit un snapshot de la musique Berlinoise, plus précisément, que le label devienne une plateforme pour que les jeunes pousses puissent s’exprimer et innover, mais aussi pour que les artistes plus établis puissent aussi nous partager leur vision du « son berlinois ». J’aime l’idée que des producteurs connus et émergents s’y retrouvent, et peut être un jour collaborent.

Section 3 – Gestion et réussites du label :

Comment sélectionnez-vous les artistes qui font partie de votre label ? Qu’est-ce que vous recherchez chez un artiste émergent ?

I: Nous sommes trois à faire la sélection des artistes. Nous prenons notre temps afin d’écouter, à plusieurs reprises, les tracks, et ce sur quelques semaines. Nous analysons la qualité de production et la signature sonore pour savoir si elle correspond à la nôtre et à l´univers du label. Chacun choisit ensuite ses morceaux préférés et procédons au vote. Ce qui est intéressant dans ce processus, c’est que nous avons tous les trois un background dans l’industrie musicale assez différent qui nous permet d’apporter une perspective qui nous est propre. En revanche, nous devons toujours être unanimes dans notre décision.

Quels sont les défis spécifiques à la gestion d’un label de musique techno ?

V: Pour moi les enjeux principaux sont, d’une part, trouver des artistes qui vont refléter la ligne artistique du label, et d´autre part de délivrer notre musique à la bonne cible.

Aujourd’hui un label est un faire-valoir pour l´artiste, une sorte de validation musicale.

Avec des plateformes comme TuneCore ou Distrokid, les artistes peuvent sortir leur musique de manière totalement indépendante. Je dirais qu’être signé sur un label n’a de sens que si leur musique est réellement alignée avec l´ADN de celui-ci.

La techno est une musique plutôt club. Amener les auditeurs à l´écouter sur les plateformes de streaming (Spotify, Youtube, soundcloud ect.) est un exercice assez corsé. Ce marché est super compétitif : 100 000 nouveaux morceaux y sortent tous les jours. 

Il faut vraiment avoir quelque chose de différenciant pour ne pas être noyé dans la masse.

Pouvez-vous nous parler d’un projet ou d’un artiste dont vous êtes particulièrement fier ?

V: La release d’Alinka ‘Sunday Morning’ EP a été un des premiers succès du label, depuis son lancement en 2020. Ce que j’aime c´est qu´elle a su capturer l’essence sonore de son expérience berlinoise pour nous la repartager. Si vous regardez cette vidéo vous comprendrez l’histoire qu’il y a derrière.

En parallèle, j’étais aussi très heureuse que des artistes comme Anton Kubikov, Katie Drover ou Peter Schumann rejoignent notre roster. Ils ont tous les trois des approches et des styles très différents. C’est aussi ça Sound of Berlin : de la minimale, du downtempo et de la house !

Section 4 – La structure de l’équipe et l’intégration d’artistes :

Parlez nous de votre équipe, Comment lavez-vous formé, choisit  ?

V: Notre équipe est formée par un noyau dur, Itzel et Pawas, tous les deux responsables A&R, et moi-même. Mais c’est aussi crucial de préciser que nous travaillons avec une équipe formidable : Eloïse, Paula et Eero, attachés de presse, notre responsable Flea, Nadine qui s’occupe des métadatas et qui est une personne clé, Bruno notre graphiste, Nicola, Till et Tao responsables de la partie marketing digital, et bien entendu la personne, sans qui tout cela n’aurait été possible, le patron et fondateur des labels Embassy of Music, Music Embassy One et Sound of Berlin, Konrad. Ce qui réunit ces treize personnes autour de ce beau projet, au-delà de la complémentarité de leurs compétences, c’est l’amour de la musique électronique. 

Quelle est la chose la plus gratifiante dans le fait de travailler avec votre équipe et vos artistes chez Sound of Berlin ?

V: Pour moi une façon d’évaluer si on est bon dans ce que l’on propose, c’est de voir si des artistes qui ont fait partie de l´aventure ont envie de revenir. Par exemple, les 10 artistes de la compilation Berlin Undercover étaient déjà signés sur des sorties précédentes et nous ont, une fois encore, accordé leur confiance. Je trouve ça gratifiant !

Section 5 – Tournant et développement :

Pouvez-vous nous parler d’un moment qui a été un véritable tournant pour Sound of Berlin ?

I: C´est sans aucun doute le documentaire « Sound of Berlin ». Grâce à son succès, nous avons pris la décision de pousser le projet plus loin en créant le label éponyme. Notre vision est, non seulement, de représenter une grande variété d’artistes établis et émergents, mais aussi de créer une vraie communauté autour. Berlin est une ville avec beaucoup de diversité et d’inclusivité, nous souhaitons que notre label en soit le reflet. 

Section 6 – Conseils et perspectives :

Avez-vous des conseils pour les artistes techno émergents qui cherchent à percer dans l’industrie de la musique ?

V: Je dirais que ce qui est important, c’est bien entendu la qualité de la musique et ce qui différencie un artiste d’un autre.

Mais au-delà de ça, il faut garder en tête que l’industrie musicale a subi de nombreux changements depuis que la musique s’écoute de manière plus digitalisée.

S´occuper de sa promotion seule est relativement difficile pour un artiste. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide, parce qu’il existe énormément de plateformes (streaming shows, sessions, podcasts, radio shows, playlists, magazines, blogs, streaming plateformes, online shops, digital shops etc.). Il faut savoir reconnaître le potentiel de l´artiste et repérer les parties importantes de son histoire pour bien le positionner.

Section 7 – Futur de Sound of Berlin :

Quels sont les plans futurs pour Sound of Berlin ? Comment voyez-vous votre label évoluer dans les prochaines années ?

V : On aimerait développer la partie événementielle, parce qu´au fond le son berlinois c’est un son qui fait bouger la tête et taper du pied. Je pense que ça serait intéressant de pouvoir incarner notre vision par le biais d’un plateau qu’on proposerait à un club ou à un festival. Cela permettrait aux artistes de se rencontrer mais aussi de partager leur musique sous l’ombrelle du label. J’espère que ce sera quelque chose que l’on arrivera à développer l’année prochaine.

Comment envisagez-vous de développer la présence internationale de Sound of Berlin à l’avenir ?

V: Une de mes réflexions du moment : c’est comment décloisonner la musique électronique ? Les pays européens, nord-américains et l’Australie ont tous de superbes scènes aux esthétiques très différentes. Cependant, je pense que c’est important de partager plus largement cette musique électronique au-delà de ces frontières, mais aussi d’intégrer de nouveaux sous genres qui incarnent une forme de diversité (baile funk, amapiano, afro house etc.). Je crois que la période où l’on pouvait sortir uniquement de la techno ou de la house (stricto sensu) est un peu révolue. Les méthodes de production changent et deviennent plus accessibles donc les sonorités et les structures évoluent.

Y a-t-il des collaborations ou des partenariats futurs que vous aimeriez explorer ?

V: J’aimerai beaucoup voir un jour un EP (ou encore mieux un LP) de Jan Jelinek sur notre roster (pour la partie ambiant), Metaraph pour le coté hard techno et peut être l’artiste Traumprinz pour le côté house. Il est important de mentionner que tous ces artistes ont une connexion avec Berlin.

Pensez-vous que nous aurons le droit à une soirée organisée par votre label dans le futur ?

V: Aidez-nous à convaincre le big boss. 😉

Pour terminer, y a-t-il un morceau ou un live techno que nos lecteurs doivent absolument écouter ?

Je peux vous partager mes crushs électroniques du moment : les DJ sets d’Hatari, les lives de Francesco Devincenti et l’album Softic de l’artiste Soft Blade.

Section 8 – Conclusion :

Virna et Itzel, les voix fortes derrière Sound of Berlin, nous ont donné un aperçu unique de l’univers passionnant de la scène techno berlinoise. Grâce à leur passion sans limite et leur dévouement à la promotion d’artistes talentueux, elles contribuent à forger l’identité sonore de cette ville emblématique. Avec des projets excitants dans les cartons, et une volonté constante d’innovation et de diversité, il ne fait aucun doute que l’avenir du label est entre de bonnes mains. Alors, que tu sois un producteur en herbe à la recherche de conseils ou un mélomane désireux d’explorer de nouvelles sonorités, garde un œil (et une oreille) sur Sound of Berlin.

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